Mal dans sa peau

Depuis déjà un bon quart d'heure au moins, Drake ne cessait de marcher. Il était d'abord resté tout près du bâtiment du pensionnat puis, il ne savait comment, il avait finit par arriver près du parc. Se rendant compte qu'il ne l'avait pas encore visité, le jeune homme décida de s'y promener un peu. Finalement, las de sa marche, il alla s'asseoir sur un banc et s'appuya contre le dossier, fermant les yeux. Une question s'imposait à son esprit, l'empêchait de trouver la paix, lui vrillait le crâne d'une douleur aïgue. Ses parents l'aimaient-ils? Autrefois, il n'avait jamais pensé que ses parents ne puissent l'aimer. Mais le regard qu'avait eut Takeshi, tendre et surpris à la fois, il ne l'avait encore jamais vu chez son père...

Takeshi avait décidé de faire une pause. Un peu plus tôt dans l'après-midi, il s'était endormi sur la paperasse du pensionnat qu'il devait remplir et s'était dit, lorsqu'il s'était réveillé, une feuille collée à sa joue et de la bave coulant légèrement du coin de sa bouche, qu'il devrait peut-être faire une petite pause et aller s'aérer.

Le parc du pensionnat avait toujours été un endroit reposant que Takeshi trouvait magnifique, surtout en cette saison de printemps avec les arbres en fleurs. Il aimait y passer du temps, rester sans rien faire, juste se promener, respirer le parfum des fleurs si envoûtant...

Vêtu d'une chemise blanche chiffonée et à moitié déboutonnée, comme à son habitude, il marchait à pied nu sur le sentier de terre sêche du parc. Il aimait ce contact direct avec la nature. Même si, de loin, au aurait pu le prendre pour un clochard, en savait, rien qu'en le voyant, qu'il était en ce moement dans son élément, heureux et épanoui.

Une brise légère vint ébouriffé ses cheveux noirs de jaie déjà en bataille. Il souria.

Alors qu'il avançait un peu plus loin dans le sentier, il apperçu un jeune assis sur un des banc du parc. De loin, on ne pouvait pas distinguer ses traits, seulement sa tignasse blonde. De suite, un nom vint à l'esprit de Takeshi : Drake.

Il avait rencontré ce jeune pensionnaire quelque jours avant et avait fort aimé la petite discussion qu'ils avaient eu.

Takeshi s'approcha davantage et son intuition se confirma : c'était bien Drake qui se trouvait assis sur ce banc, tout seul, une expression tourmentée sur son visage.

Takeshi s'approcha encore et vint s'assoir à côté de lui, saddossant contre le dossier du banc, les bras écartés et les coudes posés sur le même dossier.

- Quelque chose te tracasse ? Tu parais soucieux...

Takeshi tourna la tête vers le jeune pensionnaire et lui sourit tendrement en attendant sa réponse.

Drake ne remarqua même pas que le directeur était venu s'asseoir à côté de lui, tant il était perdu dans ses pensées. Ce fut cette voix grave et douce qu'il aurait pu reconnaître entre mille qui le sortit de sa torpeur, le faisant sursauter sous la surprise.

"Oh... C'est rien... Juste une question à laquelle j'arrive pas à répondre..."

Soupira le jeune homme, remettant machinalement une mèche en place et esquissant un petit sourire d'excuse. S'il lui parlait de ses doutes, le directeur comprendrait-il? Comprendrait-il qu'un enfant qui n'a jamais réclamé ses parents ni pensé à eux se demande subitement s'il représentait quelque chose pour eux à cause d'un simple regard? Il n'en était pas sûr et cela ne faisait qu'ajouter un poids sur ses épaules.

Takeshi fronça les sourcils avec un air mi étonné mis amusé par la réponse du jeune homme. Il voyait bien que Drake ne voulait pas en parler et essayait de répondre dans le vague pour éviter de répondre vraiment à la question. Ne voulait pas ou avait peur den parler ? Bonne question...

Takeshi avait deux enfants et aucun des deux n'était comme Drake. Ce jeune homme était sans contest unique. Le problème était qu'il n'avait pas d'expérience avec ce genre d'adolescent et donc ne savait pas vraiment comment réagir face à lui. C'est pour ça qu'il décida tout simplement de rester naturel. Et rester naturel signifiait pour Takeshi être attentif envers ceux qu'il appréciait, ce qu'était Drake sans aucun doute. Il n'avait eu avec lui qu'une petit conversation, brêve mais agéable et Takeshi se doutait que plus il parlerait avec le jeune homme, plus il l'apprécierait.

- Allons allons, ne garde pas tes soucis pour toi tout seul... Peut-être que si tu en parlais à d'autres, vous trouveriez ensemble une réponse à la question que tu te poses.

Il lui sourit encore une fois et pencha la tête pour regarder le ciel.

- Il y a un dicton qui dit qu'il y a plus dans deux cerveaux que dans un... Je suis tout à fait d'accord avec lui.

Il redressa la tête et regarda Drake.

- Si tu veux en parler, je suis là... Je ne garantis pas avoir une réponse à tout mais sait-on jamais, peut-être pourrais je t'aider. Je l'espère en tout cas.

Drake eut un petit soupir, le directeur semblait avoir réussit à le cerner. Le fait qu'il fronce les sourcils indiquait au jeune homme que l'adulte devait se douté qu'il avait répondu dans le vague dans l'espoir que des précisions ne lui soient pas demandées. Mais c'était visiblement peine perdue..
Un petit haussement d'épaules lui échappa lorsque l'homme lui conseilla d'en parler à quelqu'un. C'était peu probable. Pas impossible cependant mais c'était ce genre de questions dont on était toujours gêné de parler parce qu'on se croit stupide.
Drake laissa un bref petit sourire gentiment moqueur se glisser sur ses lèvres puis reprit son habituel air impassible. Ou presque. Il n'arrivait pas à reforger totalement son masque...

"Je... Je me demande si je représente quelque chose pour mes parents... Ca peut paraître stupide, ils sont presque des étrangers pour moi... La seule fois où j'ai eut droit à une émotion visible de leur part, c'est quand ma mère a fondu en larmes quand je suis entré ici... Tout ça à cause d'un regard..."

La fin de sa phrase n'avait été qu'un murmurre, comme s'il se parlait à lui-même.

Takeshi écouta attentivement la réponse de Drake sans rien dire, le regard songeur.

- Ce n'est pas du tout stupide de ce poser ce genre de question...

Il prit une inspiration et continua d'une voix posée :

- Je ne connais pas ton histoire, ce que tu as vécu avant d'aterrir ici et encore moins tes parents et la relations qu'ils ont avec toi mais je peux te répondre une chose car moi-même je suis père de deux enfants...

Il se tourna vers Drake et le regarda dans les yeux avant de continuer :

- Mais crois-moi sur parole, quand on mets un enfant au monde, père ou mère, on ressent toujours de l'amour envers ce petit être sans défense qui apparait devant nos yeux. Et cet amour dure toute une vie. Si tu penses que tes parents ne t'aiment pas, je crois que tu te trompes. Peut-être ont-ils simplement du mal à te le montrer.

Il se radossa contre le banc Ce genre de discours n'avait jamais été son fort. Il aurait sûrement fait un piètre psychologue. Mais Takeshi pensait que les jeunes comme Drake n'avaient pas besoin de spécialistes en matière de psychologie, seulement d'une personne à qui parler. Et Takeshi était tout à fait ouvert.

Drake écouta patiemment les paroles du directeur, gardant le silence. Son air soucieux ne quittait pas son visage. Les paroles de l'adulte étaient logiques et véridiques dans la plupart des cas. Mais l'étaient-elles aussi dans le sien?

"Vous dites qu'ils ont peut-être juste du mal à me montrer qu'ils m'aiment mais... Je sais que les yeux ne peuvent pas mentir... Même chez les personnes les plus impassible, leur regard reflète ce qu'ils ressentent... Lorsque j'ai expliqué à mon père l'histoire des morts que je provoque, son regard est resté froid, distant... Pas du tout comme vous..."

Le jeune homme s'interrompit brusquement, sa voix se brisant dans sa gorge. Un horrible noeud se formait dans son ventre et remontait lentement jusqu'à sa gorge alors qu'il sentait ses yeux lui piquer. Pourquoi avait-il cette irrépressible envie de pleurer? Aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait presque jamais pleuré, et encore moins sans en connaître la raison exacte.

Takeshi regarda Drake tendrement, il n'avait pas dû avoir une vie facile... Ce qui était le cas de la plupart des pensionnaire de ce pensionnat en réalité. Même si certains avaient été plus affectés que d'autres par leur vie passée.

La voix de Drake se brisa avant qu'il n'eut terminé de répondre, l'adolescent avait l'air malheureux et seul. Il avait l'air d'avoir besoin de tendresse et d'amour, amour dont il avait sans doute été privé dans son enfance.

Les yeux de Drake devinrent brillant et Takeshi ne pu en supporter davantage. Dans un geste spontané, sans réfléchir, il prit l'adolescent dans ses bras et le serra comme un père à son fils.

Takeshi ne savait pas quoi dire. Dans ce genre de situation, les mots étaient futiles, inutiles et complêtement inapropriés. Alors il se contenta du silence qui s'intstalla dans ce parc paisible, sous les arbres fleuris d'une saison printanière.

Au bout d'un moment, il s'écarta doucement et dit à Drake.

- Ne garde pas ton malheur pour toi et essaye de ne plus penser à tes parents. Si comme tu le penses tu ne représentes rien pour eux, oublie les, ils ne valent pas la peine que tu sois malheureux à cause d'eux...

Une fois de plus, Drake sentit le masque d'indifférence qu'il s'était forgé au fil du temps devenir insupportable. Lorsque le directeur le prit dans ses bras et le serra contre lui, le jeune homme se laissa aller. Les larmes, aussi bien de colère que de tristesse, qu'il avait retenues pendant tant de temps, coulant librement le long de ses joues.
Drake finit par se calmer au bout d'un moment, toujours contre l'adulte. A présent, il comprenait pourquoi les jeunes enfants répétaient que leur papa était fort. Lui, lorsque les enfants lui demandaient, il répondait qu'il ne savait pas, que son papa à lui était une photo et des lettres qui arrivaient rarement. Jamais encore, le jeune homme n'avait ressentit un pareil sentiment de calme et de sécurité et cela le ramenait loin en arrière, à l'âge où Nanichke, la vieille gouvernante, lui courait après pour qu'il prenne son bain.

"Je peux pas les oublier... J'ai plus qu'eux, Nanichke est morte... A cause de moi... C'était elle, ma famille..."

- A toi de choisir bonhomme, si tu ne veux pas les oublier ne le fait pas, mais qu'ils ne t'empêche pas de vivre ta vie pleinement et qu'il ne gâchent pas ta jeunesse.

Il se laissa aller contre le banc et soupira en diant tout bas comme pour lui-même.

- Les morts ne reviendront jamais à la vie, c'est comme ça, on n'y peut rien, il faut faire avec.

Le regard perdu vers le ciel, son esprit s'envola quelques instants avec les oiseaux qui passaient par là. Puis il revint à la réalité.

- Ma femme est morte il y a quelques semaines, j'aurais tant voulu la revoir, un dernière fois, l'empêcher de mourir, la sauver... Pourtant je n'ai rien pu faire, je n'étais pas là à ce moment-là, où la voiture la percutée.

Il baissa les yeux.

- Tu sais Drake, longtemps je m'en suis voulu de ne pas avoir été là auprès d'elle, longtemps j'ai cru être responsable de sa mort à cause de mon absence justement...

IL releva les yeux vers Drake et continua :

- Et puis il y a quelques jours un jeune adolescent m'a permis de me remettre en question. D'après lui il était la cause de nombreuses morts et je lui ai répondu alors :

"Tu sais, la mort va et vient sans que l'on puisse rien faire. Personne n'en est la cause, pas plus que toi ni moi. Certains sont plus touchés que d'autres, mais ce n'est que le hasard... Tu ne dois pas culpabiliser, tu n'y es pour rien."

- A ce moment là, je me suis dit que j'étais vraiment en train de gâcher ma vie et que c'était grace à ce jeune que je rencontrais pour la première fois que je m'en suis rendu compte. Pourtant ce jeune homme a décidé de s'éloigner des autres, pour leur bien, à ce qu'il dit. Pourtant s'il n'avait pas été là, j'aurais continué à gâcher ma vie...

Il fit une pause et puis reprit :

- Tu sais Drake, tu peux apporter beaucoup autour de toi et les eutres aussi peuvent t'apporter beaucoup. Au lieu de rester tout seul dans ton coin à déprimer, essaye de te faire des amis, je suis sur qu'il pourront t'aider.

Takeshi sourit un peu gêné et passa une main dans ses cheveux puis dut d'un ton d'excuse :

- Désolé, je crois que j'ai dévié le sujet de départ...

Drake, a regret, se redressa lorsque le directeur se laissa aller contre le banc. Il savait qu'il ferait mieux d'oublier ses parents mais il ne supportait pas l'idée de renier les derniers membres de sa famille. Quand l'homme dit tout bas que les morts ne reviendraient jamais à la vie et qu'il fallait avec, le jeune homme hocha douloureusement la tête, le regard errant sur le sol. Il tourna brusquement la tête vers l'homme en apprenant qu'il avait perdu sa femme quelques semaines auparavant. Alors c'était pour ça...
Drake, voyant le directeur baisser les yeux, aurait voulu pouvoir faire quelque chose mais il restait là, à ne rien faire, impuissant. Lorsque l'homme recommença à parler, relevant les yeux vers lui, un petit sourire lui échappa. C'était lui, le jeune homme dont il parlait. Pour une fois, il avait réussit à faire quelque chose de bien. Mais la mort pouvait encore arriver, il le savait. Pourtant, il voulait croire que l'adulte ne mourrait pas. Même s'il se doutait que ça serait inutile d'essayer de se défaire de cette malchance, il voulait espérer que plus personne ne mourrait par sa faute.

"C'est pas grave... C'est peut-être mieux, même... Je... J'ai envie d'y croire... Croire que plus personne ne mourra par ma faute... Et... Surtout pas vous..."

Drake baissa la tête, virant au rouge pivoine. Il n'aimait pas montrer qu'il appréciait quelqu'un. Et encore moins le dire aussi directement. Alors il était là, le regard planté dans le sol et les joues qui lui brûlaient.

Drake : "C'est pas grave... C'est peut-être mieux, même... Je... J'ai envie d'y croire... Croire que plus personne ne mourra par ma faute... Et... Surtout pas vous..."

Takeshi sourit. Le jeune adolescent était vraiment trop adorable. Takeshi ne pu s'empêcher de penser qu'il l'appréciait de plus en plus, et, il en était presque certain, qu'i l'aimerait davantage à chacune de leur rencontre. Drake était tellement... singulier, différent des autres pensionnaires, des autres jeunes de son âges. S'il comparait avec sa fille, elle toujours énergique, prête à s'enflamer au moindre problème, ou à son fils, rêveur et paisible, Drake était vraiment un cas à part. C'était d'ailleurs ce qui lui donnait tout son charme.

- Eh bien il ne me reste alors qu'à essaer de ne pas mourir de si tôt ! Comme ça je te prouverai que tu n'est pas la cause des morts de ton entourrage.

Puis remarquant que l'adolescent virait au rouge pivoine, Takeshi rigola.

- Allons allons, ne te mets pas dans des états pareils !

Il lui ébouriffa sa tignasse blonde, comme il le faisait souvent pour lui puis se leva et s'étira. Le soleil commençait doucement à décliner à l'horizon, les oiseaux commençaient doucement à se taire, laissant un doux silence rêgner en ces lieux.

- Eh bien, il commence à faure tard !

Takeshi regarda sa montre et gémit.

- Déjà ?

Il soupira.

- Et moi qui ait encore plein de boulot !

Re-soupir.

- La paperasse c'est vraiment emm*****...

Il mit sa main devant sa bouche et fit un sourire d'excuse à Drake.

- Désolé, ça m'a échappé.

Re-re-soupir.

- Bon, il va falloir que je te laisse... A la prochaine j'espère, et n'hésite pas à venir me voir dans mon bureau ! Il sera toujours ouvert pour toi !

Sur ces mots, il s'en alla, d'un pas tranquil et désinvolte, en faisant un petit geste de la main à l'adresse de l'adolescent.

[Dsl, plus d'inspi alors... voilà. ^^ Et puis il ne faut pas abuser des bonne chose A notre prochaine rencontre ! En espérant qu'elle ne tarde pas trop... ]

Drake n’eut le courage de relever la tête qu’une fois qu’il aperçut le directeur sourire, il était vraiment gêné d’avoir indirectement avoué à l’homme qu’il l’aimait beaucoup. Car c’était vraiment le cas, il s’était aussi étrangement que rapidement pris d’affection pour cet adulte qu’il ne voyait que pour la deuxième fois. Il ne parvenait vraiment pas à comprendre comment il avait pu autant s’attacher à quelqu’un qui lui était auparavant totalement inconnu en si peu de temps, lui qui préférait d’habitude tenter de rejeter toute compagnie. Mais le directeur n’était vraiment pas comme les autres adultes qu’il avait connus. Lui, il avait cette flamme dans les yeux qui savait le convaincre, ne serais-ce qu’un peu, ce que même son père n’avait pas.
Drake ne pus empêcher un petit sourire de fleurir sur ses lèvres en entendant le directeur lui dire qu’il voulait absolument lui prouver qu’il n’était pas le responsable de toutes les morts qu’il y avait eu autour de lui.

« M… Mais je… »

Drake s’interrompit brusquement, laissant échapper un petit rire, sous la main que l’homme avait posée sur sa tête pour lui ébouriffer les cheveux. Il ne pus s’empêcher d’afficher une petite moue un peu déçue en voyant l’adulte se lever et s’étirer. Mais il devait bien reconnaître qu’il commençait à être tard, le soleil commençait doucement à décliner, diffusant une douce lumière orangée. Il lâcha un long soupir de compassion lorsque le directeur lui dit qu’il avait encore plein de travail avant de soupirer lui aussi. Pourtant, c’est de bon cœur qu’il éclata de rire lorsque l’homme lâcha une grossierté. Quand le directeur s’en alla, il hésita un long moment puis se leva à son tour et fit quelques pas pour le rattraper.

« A… Attendez ! Je… Je pense que je vais un peu plus aimer le pensionnat… »

Même si Drake ne voudrais jamais l’avouer, c’était en quelque sorte sa façon à lui de dire qu’il l’aimait beaucoup, indirectement.

Takeshi n'entendit pas Drake le rattrapper, il fut donc surpris d'entendre sa voix à côté de lui.

Drake : "A… Attendez ! Je… Je pense que je vais un peu plus aimer le pensionnat… "

Il se retourna vers l'adolescent et lui sourit.

- Je l'espère sincèrement !

L'air était doux, une brise fraiche venait ébouriffer davantage les cheveux noirs de Takeshi et faisait onduler sa chemise entr-ouverte. Il faisait vraiment trop beau pour travailler. Takeshi n'en avait pas envie... Mais il était directeur et donc nien obligé. Heureusement que les pauses existaient. Pauses qui, ces temps-ci se révélaient être vraiment agréables. Mais la paperasse attendait, bien sagement sur le bureau du directeur, augmentant chaque jour, au grand désespoir de celui-ci. *ça ne finira donc jamais* ne cessait-il de se répéter pour lui même en voyant désepérement des feuilles et des feuilles arriver chaque jour.

Drake et Takeshi avaient pris le chemin du retour et ils arrivèrent rapidement au pensionnat. Puis montant les escaliers, Takeshi s'arrêta devant une porte, celle de son bureau.

- Je te présente mon bureau ! dit-il en montrant la porte. C'est ici que je te laisse...

Il n'osait pas ouvrit la fameuse porte de peur que Drake s'aperçoive du bordel qui y rêgnait. Ce n'était pas beau à voir... Alors il attendit simplement que le garçon s'en aille pour pouvoir s'y faufiler une fois la voie libre.

En voyant le directeur se retourner et lui sourire, Drake sentit son coeur faire un bond et il ne put s'empêcher de faire de même. Sous la petite brise qui commença à souffler, un frisson le parcouru. Le temps avait beau être magnifique, il commençait à avoir un peu froid. Lorsque l'homme se dirigea vers le chemin pour rentrer, il décida de le suivre. Le jeune homme ne voulait pas le quitter, tout simplement.
Une fois arrivé dans le bâtiment, un petit soupir lui échappa, il faisait meilleur à l'intérieur! Arrivé devant la porte du bureau du bureau du directeur, il sentit qu'il était temps qu'il s'en aille... Mais il ne voulait pas!
Après avoir hésité un long moment, Drake s'approcha de l'homme, se dressant sur la pointe des pieds et déposa brièvement ses lèvres sur sa joue avant de s'enfuir en courant, les joues rouge vif. Il n'avait pas pu s'empêcher de faire ça, ça avait été plus fort que lui. Il avait tellement eut envie de savoir ce que c'était que d'embrasser quelqu'un qu'on appréciait... Il n'en avait jamais eut l'occasion auparavant. Et ça dépassait de loin tout ce que Drake avait jamais imaginé. Même si ça n'avait été qu'un court instant, il avait aimé ça plus que n'importe quoi d'autre. A présent, il se trouvait dans le hall, complètement essoufflé. Un jour, peut-être qu'il pourrait faire ça sans devoir s'enfuir...

Takeshi ne s'attendait pas à ça, mais alors pas du tout ! Quand il vit Drake s'approcher de lui, en se mettant sur la pointe des pieds, Takeshi fut pris un peu au dépourvu, et quand il reçu ce petit bisou, tout frais, tout mignon, Takeshi ne su comment réagir. Heureusement, et malheureusement aussi, il n'eut pas le temps de dire quoique ce soit, Drake s'était enfuit en courant.

Takeshi rentra dans son bureau en souriant.

*Quel étrange garçon tout de même...*

Takeshi n'avait pas l'habitude de ce genre de chose et pourtant il aurait bien voulu... Mais ses enfants n'étaient pas du genre à s'étendre sur leurs sentiments. Drake à la base non plus en fait, quand il y repensait...

Il carressa doucement sa joue et soupira en voyant la tonne de paperasses sur son bureau... La compagnie de Drake était tout de même plus agéable que ces bouts de papiers...

En repensant à Drake, Takeshi se dit qu'il devrait aller lui rendre visite, bientôt...