Un nouveau pensionnaire... Un !

Esthézyl était entrain de se balader dans le parc quant, au loin, elle avait aperçu un taxi se garer devant le pensionnat. Après avoir hésité un petit moment, se balançant d'un pied a l'autre, elle partit en courant pour aller voir si c'était un nouveau ou une nouvelle.
Seulement, son jeans taille basse blanc n'était pas des plus pratiques pour courir, aussi trébuchait-elle régulièrement. De plus, son petit sac a dos tressautait dans son dos, ce qui la gênait. Heureusement, elle ne tomba pas et son t-shirt et ses gants blancs a rayures oranges ne furent pas tachés.

La jeune fille grimpa les deux ou trois marches qui menaient a la lourde porte d'entrée en sautillant et entra. Regardant autour d'elle, elle eut vite fait de repérer un jeune homme plutôt mignon assis au sol, appuyé contre le mur.

Un peu calmée, elle s'approcha doucement et s'accroupit devant lui.

"Ca a pas l'air d'aller... T'as le mal de transport? Je t'ai vu arriver en taxi."

Fit Esthézyl, la tête légèrement penchée sur le côté, un peu inquiète pour ce jeune homme qui était trop pâle que pour aller bien.

Toujours assis sur le sol, Esteban avait posé une de ses mains à l'endroit où devait se trouver son estomac. Celui ci faisait des bruits bizarres et le jeune homme fut prit d'un drôle de hoquet. Mais ça allait passer, après un trop long voyage en voiture, une petite sieste et il était de nouveau sur pieds.

Le français se laissait completement aller, les jambes tendues devant lui. Il commençait sérieusement à avoir chaud et il appuya sa tête contre le mur. Il se demandait si le stress et l'apprehension d'arriver dans un endroit inconnu ne se mêlaient pas à son mal des transports. Cela devait surement être ça. Cela ne pouvait être que ça.
Alors qu'il commençait à somnoler, à moitié allongé sur le sol, Esteban entendit la porte d'entrée s'ouvrir et une jeune fille s'approcher de lui. Elle était assez jolie, entièrement vêtue de blanc et d'orange. Pour ne pas perdre le peu de dignité qui lui restait après qu'une jolie demoiselle l'ait vu couché sur le sol, il se redressa legerement et lui fit un sourire.

"Non, ca va aller. J'ai un peu chaud mais cela devrait passer."

Mentit le jeune homme. Non, il n'allait pas bien, pas bien du tout même. Mais il était bien trop fier pour l'admettre. Esteban se redressa encore, jusqu'à ce que son visage soit à la même hauteur que celui de la jolie inconnue.

"Au fait, je m'appelle Esteban. Et toi ?"

Il fit un nouveau sourire, bien que son mal d'estomac empirait de minutes en minutes. Il fallait vraiment qu'il s'allonge et cela devenait urgent. Plus urgent qu'il ne le pensait.

Esthézyl eut un petit soupir, ce jeune homme n'allait vraiment pas bien du tout. A moitié allongé sur le sol et blanc comme un linge, il était plus que clair qu'il avait besoin de dormir un peu. Ou alors faisait-il un léger malaise? Ce serait encore possible, étant donné qu'il faisait plutôt chaud pour la saison. Alors si, en plus, il ne supportais pas les longs voyages.

A sa vue, l'inconnu se redressa légèrement et lui sourit alors qu'elle s'accroupissait pour pouvoir se mettre a sa hauteur. Celui-là, il allait lui faire le coup de l'homme viril qui va toujours bien, elle le pariait.

"Non, ca va aller. J'ai un peu chaud mais cela devrait passer."

Qu'est-ce qu'elle disait! Elle secoua légèrement la tête de gauche a droite alors qu'elle levait les yeux au ciel dans une petite moue mi-amusée, mi-exaspérée. Les hommes et leur fierté! Et, en plus, le jeune homme se redressa encore pour que leurs visages soient a la même hauteur.

"Au fait, je m'appelle Esteban. Et toi ?"

"Esthézyl. Par contre, arrête de me faire ton numéro d'homme fier qui se sent toujours bien, t'es blanc comme un linge."

Esthézyl retira son sac a dos et le posa a côté d'elle pour en sortir son pull qu'elle avait soigneusement plié et le posa au sol. Après quoi elle força Esteban a s'allonger, faisant reposer sa tête sur le vêtement.

"Laisse toi faire, j'peux pas te laisser empirer ton état pour une simple question de fierté, c'est ridicule."

Réprimanda gentiment la jeune fille, sortant une bouteille d'eau et un mouchoir qu'elle humidifia pour le passer sur le visage du jeune homme. Normalement, cela devrait l'aider a se sentir mieux.

Arf, Esteban n'allait pas si mal que ça. Enfin si, sa vue se brouillait peu à peu. Peut être avait il un peu de fièvre ? Non, impossible. Le français n'était jamais tombé malade en dix sept ans. Et il ne comptait pas commencer maintenant !

La jeune fille se presenta à son tour, ce qui décrocha un nouveau sourire à Esteban.

"Esthézyl. Par contre, arrête de me faire ton numéro d'homme fier qui se sent toujours bien, t'es blanc comme un linge."

Esthézyl... C'était joli comme prènom. Pas très commun en tout cas. L'estomac du jeune homme faisait toutes sortes de bruits de plus en plus étranges et il sentait que son petit déjeuner remuait inlassablement dans son estomac. Si cela continuait, il allait finir par vomir. Ahlala, cela aurait été le comble de la honte devant une si jolie jeune fille comme Esthézyl.
Esteban ne prit pas en compte la deuxième moitié de sa phrase. Il ne jouait aucun rôle. Il était un homme, il se devait d'être presentable devant une jeune fille.

D'un air suspicieux, il la regarda sortir un vetement de son sac. Puis, sans qu'il n'ait le temps de réagir, Esthézyl le saisit aux épaules et le forca à s'allonger à même le sol.

"Laisse toi faire, j'peux pas te laisser empirer ton état pour une simple question de fierté, c'est ridicule."

"Héé... Mais puisque je te dit que je vais bien !"

Prostesta vainement Esteban avant qu'un linge humide ne se plaque sur son visage. Cela faisait du bien, presque autant de bien que les carrelages froids sur son dos brûlant. Le français se résigna et resta allongé en plein milieu du hall. Bien sur, il se releverait d'un bond quand quelqu'un arriverait.

Il tourna la tête vers son infirmière et lui fit un sourire tendre, un tantinet charmeur.

"Je suis désolé. D'habitude, le malaise que je fait après un trop long voyage en voiture passe rapidement. Je ne sais pas pourquoi ça empire aujourd'hui."

Esteban ferma les yeux et posa sa main sur son front. Il se sentait quand même moins malade allongé, ça passerait plus vite comme ça.

Esthézyl, remarquant que Esteban était entrain de regarder légèrement a droite a gauche, se demanda si elle ne ferait pas mieux de l'emmener a l'infirmerie. Si ça se trouvait, il faisait vraiment un malaise... Rah, ça serait bien sa veine! Parce qu'il avait l'air légèrement plus grand qu'elle et elle n'était pas sûre de pouvoir le porter bien longtemps. Et, dans son état, il était hors de question de le faire marcher! Quand elle se présenta a son tour, il lui sourit, ce qui la fit légèrement soupirer d'amusement.

"Esthézyl. Par contre, arrête de me faire ton numéro d'homme fier qui se sent toujours bien, t'es blanc comme un linge."

La jeune fille ne put s'empêcher d'afficher une mine soucieuse en entendant l'estomac du jeune homme se manifester. Tout doucement pour ne pas appuyer, elle posa une main sur son ventre et fit la grimace. Celui-là, s'il ne vomissait pas dans les prochaines minutes, il était vraiment résistant! En plus, elle ne savait même pas s'il y avait quelqu'un a l'infirmerie, ce qui constituait un gros problème si elle se voyait obligée de l'y emmener.

"Laisse toi faire, j'peux pas te laisser empirer ton état pour une simple question de fierté, c'est ridicule."

"Héé... Mais puisque je te dit que je vais bien !"

"Rooh!! Mais ferme-la, tu vas te rendre encore plus malade que tu ne l'est déjà!"

S'énerva Esthézyl, foudroyant Esteban du regard. Mince quoi! Quand on est mal, on la ferme et on se repose! De temps a autre, elle humidifiait a nouveau le bout de tissus pour le repasser sur le visage du jeune homme, plus particulièrement sur le front et les tempes. Cela avait l'air de le soulager un peu.

Si la jeune fille était relativement énervée, elle fut a nouveau de bonne humeur a la vue du sourire tendre et un tantinet charmeur que lui faisait son malade.

"Je suis désolé. D'habitude, le malaise que je fait après un trop long voyage en voiture passe rapidement. Je ne sais pas pourquoi ça empire aujourd'hui."

"Ca fait rien... Le temps est lourd et tu stresses peut-être un peu, ça doit être pour ça. Mais maintenant, arrête de parler et attend que ça passe."

Conseilla Esthézyl, avec un sourire un peu maternel, le grondant gentiment.

"Pour ton mal de transport, il existe des médicaments pour ça. C'est pas la solution miracle pour que ça soit finit mais ça peut aider beaucoup. Sinon, tu peut aussi ouvrir une fenêtre quand tu es en voiture."

Esteban se cambra legerement quand Esthézyl posa sa main sur son ventre. Si elle continuait à lui appuyer dessus de la sorte, il allait vraiment vomir. Mais il savait où il serait encore mieux: Dans un lit à l'infirmerie. A supposer qu'il ne s'écroule pas comme une masse avant d'y arriver. Quoi que, il était sur d'y parvenir si Esthézyl l'aidait un petit peu.

"Rooh!! Mais ferme-la, tu vas te rendre encore plus malade que tu ne l'est déjà!"

C'est tout ce que trouva à lui répondre la jeune fille lorsqu'il protesta. Oh mais, elle commençait à l'enerver celle là ! D'accord, il était malade mais ce n'était pas une raison pour en faire un plat. Bon, okay, elle était super gentille avec lui parce qu'elle s'occupait de lui avec calme et patience alors qu'elle ne le connaissait même pas mais ce n'était pas une raison pour lui hurler dessus de la sorte.

Lorsqu'il lui sourit, Esthézyl retrouva sa bonne humeur. Il aimait mieux ça ! Ce n'était pas sa faute tout de même si il était malade. Pauvre Esteban ! A peine arrivé, il se faisait déjà réprimander par une jolie fille parce que son estomac faisait des siennes. Mais quand même, il devait avouer que l'eau fraîche que la jeune fille passait sur son visage lui faisait du bien.

"Ca fait rien... Le temps est lourd et tu stresses peut-être un peu, ça doit être pour ça. Mais maintenant, arrête de parler et attend que ça passe."

Le francais lui fit un nouveau sourire empli d'excuses avant de fermer les yeux à nouveau. Il avait sommeil et il lui était impossible de dormir là. Il prit alors appui sur ses deux mains et se releva tant bien que mal. Debout, Esteban commença à chanceler mais il se rattrapa de justesse contre le mur.

"Tu... voudrais pas m'emmener à l'infirmerie ou dans un dortoir ? Je pense que... que je devrais y arriver... si c'est pas trop loin."

Esteban sourit de nouveau à Esthézyl. Elle était vraiment gentille cette fille et jolie en plus. Mais le francais aurait aimé faire sa connaissance dans d'autres circonstances. Un jour où il aurait été en pleine santé par exemple.

Esthézyl avait sentit Esteban se cambrer légèrement quand elle avait posé sa main sur son ventre. Pourtant, elle l'effleurait a peine! Mais soucieuse de ne pas le faire vomir, elle retira prestement sa main, l'observant discrètement. Elle l'aurait bien emmené a l'infirmerie mais... Elle n'était pas sûre qu'il tienne suffisamment bien debout et qu'elle soit capable de le soutenir correctement. Parce qu'elle avait beau avoir de la force, un garçon, c'est lourd! D'ailleurs, celui-ci trouva indispensable de protester et là, elle s'énerva.

"Rooh!! Mais ferme-la, tu vas te rendre encore plus malade que tu ne l'est déjà!"

Visiblement, ça avait un peu énervé le jeune homme et elle le comprenait. Mais vu qu'il n'avait même pas l'air de pouvoir tenir debout, il n'avait pas intérêt a s'agiter comme il le faisait! D'autant plus que si elle avait été moins gentille, elle l'aurait laissé se rendre encore plus malade qu'il ne l'était en faisant son fier devant elle.

Mais Esthézyl se sentit totalement fondre devant le sourire d'Esteban, lui faisant instantanément retrouver son habituelle bonne humeur. Même s'il se la jouait un peu trop, elle le trouvait quand même sympathique. Et plutôt mignon aussi, d'ailleurs.

"Ca fait rien... Le temps est lourd et tu stresses peut-être un peu, ça doit être pour ça. Mais maintenant, arrête de parler et attend que ça passe."

Le jeune homme lui fit un sourire rempli d'excuses auquel elle répondit par un petit hochement de tête négatif, lui souriant gentiment alors qu'il fermait les yeux. Mais quand il prit appui sur ses deux mains pour se relever, elle se retint de justesse de lui hurler dessus en le voyant chanceler.

"Tu... voudrais pas m'emmener à l'infirmerie ou dans un dortoir ? Je pense que... que je devrais y arriver... si c'est pas trop loin."

"D'accord, je vais t'emmener a l'infirmerie. Ensuite, je reviendrais pour chercher tes affaires et te les apporter."

Répondit Esthézyl, glissant un bras autour des épaules d'Esteban pour qu'il puisse s'appuyer sur elle si jamais il se sentait a nouveau chanceler.