Arrive fievreux.

Esthézyl commença a appeler Esteban, vaguement inquiète. Cependant, elle n'eut aucune réponse. Elle recommença deux trois fois, sans plus de résultat. Ne sachant pas s'il dormait, elle lui tapota doucement les joues mais son ami n'eut toujours aucune réaction. Et là, elle commença a sérieusement s'inquiéter, voire même un peu paniquer.

La jeune fille prit la main droite de son ami entre les siennes, elle se mit a pleurer d'impuissance, elle ne savait pas quoi faire. D'autant plus qu'elle avait vu plus d'un homme ne jamais se réveiller de son coma, après une bagarre dans un bar qu'elle fréquentait souvent. De temps a autre, elle suppliait le jeune homme de revenir a lui.

Esthézyl avait appuyé sa tête contre le matelas, sans pour autant arrêter de supplier Esteban. Mais a l'entente de son grognement plaintif alors que sa main serrait faiblement la sienne, elle se redressa d'un bloc. Il... se réveillait? Un soulagement immense s'empara d'elle quand elle le vit ouvrir les yeux, même pour les refermer juste après avec un grognement plutôt douloureux alors qu'il rouvrait les yeux. Le jeune homme regarda autour de lui quand il finit par la regarder et, de sa main libre, il essuya ses larmes.

"T'es plus jolie quand tu souris."

La jeune fille lui sourit doucement plus par réflexe qu'autre chose, la respiration encore saccadée par les larmes qui s'étaient arrêtées de couler mais qui pouvaient recommencer a tout moment.

"J'suis vraiment le roi des cons."

Esteban porta sa main a ses lèvres pour y déposer un baiser puis refermer les yeux. Ensuite, n'y tenant plus, Esthézyl se jeta a son cou en pleurant.

"Tu n'es qu'un crétin fini, Esteban!"

S'exclama-t-elle, enfouissant son visage au creux du cou de son ami. Il lui avait fait une de ces peurs!

C'était la première fois qu'Esteban tombait dans les pommes et il n'en gardait aucun souvenir si ce n'est celui ci de ses bras lui faisant défaut et de sa tête heurtant violement son oreiller. Vraiment étrange comme sensation. Il soupira tout en froncant les sourcils, vivement qu'il aille mieux. Il avait les yeux fermés, sa main serrant toujours celle de la jeune fille. Si douce et si gentille Esthézyl.

"Tu n'es qu'un crétin fini, Esteban!"

Un petit sourire éclaira le visage fièvreux du francais. Il commencait à s'habituer aux mots doux de son infirmière. Celle ci lui sauta alors au cou, pleurant contre son torse. Interloqué, Esteban ouvrit les yeux et regarda la jeune fille secouée de sanglots. Ca lui faisait bizarre ça aussi. C'était la première fois qu'une fille le serrait dans ses bras pour autre chose que pour lui sussurer de lui faire l'amour.

Legerement gêné, Esteban enroula ses bras autour de la fine taille d'Esthézyl. Il lui caressait tendrement le dos pour qu'il se calme alors que ses lèvres déposaient de petits baisers dans sa chevelure en desordre.

"Calme toi... Chut. Arrête de pleurer."

Esteban était d'autant plus troublé que personne ne lui avait témoigné autant d'affection. Peut etre est-ce qu'elle tenait un tant soit peu à lui ? En plus, il n'était même pas sur de mériter autant d'égards. Après tout, il n'était qu'un vulgaire dragueur pret à tout pour mettre une jeune fille -ou un jeune homme- dans son lit. Un peu pris au dépourvu, il lui murmura:

"Je t'ai fait si peur que ça ? C'est bon, tout va bien. Je ne suis pas mort, calme toi."

Vu comme elle était allongée sur lui, Esthézyl devait se douter qu'il n'était pas mort puisque son coeur battait juste à l'endroit où la joue de la jeune fille était posée. Il lui avait fait si peur qu'elle en pleurait. Esteban avait toujours du mal à croire qu'il comptait autant pour elle.

Esthézyl avait vu avec un soulagement immense que Esteban se réveillait petit a petit. Elle avait beau le traiter de tout les noms, elle l'aimait bien quand même! Et il lui avait fait une de ces peurs! En plus, elle se serait inquiétée pour n'importe qui. Mais un peu plus pour le jeune homme, tout de même... Celui-ci avait les yeux fermés mais, pourtant, sa main continuait de doucement serrer la sienne.

"Tu n'es qu'un crétin fini, Esteban!"

La jeune fille remarqua a peine le petit sourire qui avait éclairé le visage de son ami, celui-ci devant commencer a s'habituer au fait qu'elle l'insulte toute les dix minutes. Mais, n'y tenant plus, elle se jeta a son cou, recommençant a pleurer mais contre son torse. Pourquoi avait-il fallu qu'il tombe dans les pommes? Avec certains animaux, c'était la seule chose qui la faisait paniquer! Parce qu'en général, dans le quartier où elle était née et avait grandit, s'évanouir voulait dire mourir par après, parfois des heures, des jours, des mois ou même des années.

Après un moment, Esteban enroula ses bras autour de sa taille, lui caressant le dos et embrassant ses cheveux qui devaient être en désordre, pour ne pas dire totalement en bataille.

"Calme toi... Chut. Arrête de pleurer."

Quoi que dise le jeune homme, Esthézyl n'arrivait pas a se calmer. Il n'était peut-être qu'un dragueur stupide mais il devait avoir une famille, des amis. Et maintenant qu'elle y repensait, elle revoyait les visages des femmes dévastées par le coma de leurs maris ou de leurs fils. De l'espoir qu'il leur restait parfois pendant des années, jusqu'à ce que le coeur finisse par s'arrêter de battre alors que les médecins persistaient a dire qu'ils s'en sortiraient.

"Je t'ai fait si peur que ça ? C'est bon, tout va bien. Je ne suis pas mort, calme toi."

Finalement, la jeune fille commença a se calmer, rassurée par le coeur de Esteban qu'elle sentait battre contre sa joue. Après être restée encore un moment ainsi, elle se redressa et essuya ses joues, esquissant un petit sourire d'excuse.

"Chez moi, là où j'ai grandit, tout ceux qui se sont évanouis ne se sont jamais réveillés... J'ai eut peur que ça soit pareil pour toi..."

Esteban essayait de rassurer tant bien que mal la jeune fille qui pleurait dans ses bras. Mais il n'y arrivait pas et il se sentait de plus en plus coupable. Si il ne lui avait pas volé son premier baiser elle ne serait jamais partie en courant, il n'aurait jamais voulu la rattraper et ne se serait pas évanoui. Et Esthézyl n'aurait pas eu peur comme ça. Enfin, son infirmière se calma et le francais lui fit un sourire.

"Chez moi, là où j'ai grandit, tout ceux qui se sont évanouis ne se sont jamais réveillés... J'ai eut peur que ça soit pareil pour toi..."

Le jeune homme prit le visage d'Esthézyl entre ses mains, caressant ses joues humides avec ses pouces. Esteban n'en revenait pas. Il comptait pour quelqu'un ! Parce que ses amis ne se résumaient qu'à deux gamins dans son genre avec qui il était en compétition pour savoir lequel aurait le plus de filles, sa mère était alcoolique et son père si riche qu'il ne se préoccupait que de son compte en banque. Pour une fois, il avait une amie. Une vraie amie.

"T'inquiètes pas. Il en faut plus qu'une petite fièvre pour me mettre KO."

Il avait preferé faire une blague stupide plutot que de lui dire merci. Un merci qui viendrait du fond du coeur. Il s'approcha encore un peu plus et l'embrassa sur le front. Esteban enfoui sa tête dans les cheveux de la jeune fille et chuchota:

"Merci. Merci beaucoup de t'inquièter pour moi."

Esteban l'embrassa sur la tête avant de la serrer contre lui. Il se jurait de ne plus faire le con, n'ayant pas envie de la perdre.

Esthézyl sentait que Esteban essayait tant bien que mal de la rassurer alors qu'elle continuait de pleurer dans ses bras. Pour le moment, c'était surtout nerveux. C'était toujours comme ça après qu'elle aie trop stressé. Puis... Etre dans les bras du jeune homme ne la dérangeait pas non plus. Mais bon, elle ferait silence là-dessus. Elle finit par se calmer et se redressa, essuyant ses joues du revers de ses mains alors que son ami lui faisait un sourire.

"Chez moi, là où j'ai grandit, tout ceux qui se sont évanouis ne se sont jamais réveillés... J'ai eut peur que ça soit pareil pour toi..."

La demoiselle laissa son ami prendre son visage entre ses mains, caressant ses joues avec ses pouces et elle lui esquissa un petit sourire légèrement gêné. Mais le jeune homme, lui, ne semblait pas mécontent qu'elle se soit mise a pleurer sur son épaule comme ça. Pourtant, en général, les garçons n'aiment pas servir d'oreiller aux filles pour qu'elles puissent pleurer.

"T'inquiètes pas. Il en faut plus qu'une petite fièvre pour me mettre KO."

"T'as intérêt. De toute façon, si tu meurs, je te ressuscite juste pour pouvoir te mettre une baffe!"

Fit Esthézyl, avec un petit sourire amusé. Cependant, elle haussa très légèrement un sourcil quand il approcha son visage du sien mais sourit quand il l'embrassa sur le front. Esteban enfouit sa tête dans ses cheveux. Quoiqu'un peu surprise, elle le laissa faire, l'enlaçant doucement.

"Merci. Merci beaucoup de t'inquièter pour moi."

"C'est normal... J'ai beau t'engueuler, je t'aime bien..."

Murmura la jeune fille, rendant son étreinte a son ami. Elle l'adorait mais s'il arrêtait de faire le con, ce serait encore mieux.

Esteban eut un leger sourire quand Esthézyl lui dit qu'elle le ressuciterait si jamais il venait à mourir. Mais le jeune homme ne comptait pas mourir maintenant. Bah, non. Il venait seulement de trouver quelqu'un qui tenait un tant soit peu à lui. Et puis, il n'avait pas envie de la faire pleurer encore. Deux fois en moins de deux heures ca suffisait amplement.

Le francais la serrait dans ses bras. Il voulait sentir le corps de son infirmière collé contre le sien. Il ne devait pas avoir une grande difference d'âge. Peut etre un ou deux ans. Peut etre même qu'ils avaient le même âge. Esteban avait recommencé à lui caresser tendrement les cheveux. Le jeune homme ferma les yeux, il était bien comme ça.

"C'est normal... J'ai beau t'engueuler, je t'aime bien..."

Ce petit murmure arracha un sourire au malade. Elle l'aimait bien, lui aussi l'aimait bien. Il l'aimait même beaucoup. D'ailleurs, il faudrait peut etre qu'il arrete de jouer aux cons mais ce n'était pas sa faute, il est né comme ça.

"Moi aussi, je t'aime bien."

Il se détacha un peu d'Esthézyl, la forcant à se relever en prenant son visage entre ses mains. Il la regarda longuement, se mordant la lèvre infèrieure. Le gout des lèvres de la jeune fille était resté impregné sur les siennes et il avait une folle envie de recommencer. Se rappellant de la crise de larmes qu'elle avait eu à cause d'un baiser, Esteban prefera lui demander sa permission.

"Dit... Est-ce que j'ai le droit de t'embrasser maintenant ?"

Le blond lui adressa un sourire gêné. D'habitude, il ne demandait pas aux filles si il pouvait les embrasser. C'est donc un peu anxieu qu'il attendit sa réponse.

Esthézyl aperçut le léger sourire de Esteban quand elle lui dit qu'elle le ressusciterait juste pour lui mettre une baffe si jamais il mourrait. Apparemment, il trouvait ça drôle. Mais pas elle. Parce qu'elle était sincère! D'accord, il n'y avait aucun moyen de ressusciter les gens mais si elle l'avait pu, elle l'aurait fait. Personne ne la faisait pleurer impunément!

Son ami la serrait dans ses bras et elle ne faisait rien pour l'en empêcher. La jeune fille lui rendait même son étreinte. Elle ne l'aurait jamais avoué mais c'était loin de lui déplaire, d'être collée a lui. Il fallait dire qu'il était plutôt bien fait! Puis, un jeune homme torse nu, ça n'est pas déplaisant. Même si ça ma faisait rougir...

"C'est normal... J'ai beau t'engueuler, je t'aime bien..."

Murmura Esthézyl, supposant que cela avait dû faire sourire Esteban. Ca serait tout a fait son genre, tiens. M'enfin bon... En même temps, elle ne pouvait pas le lui reprocher et, en plus, elle ne voyait même pas s'il souriait vraiment.

"Moi aussi, je t'aime bien."

La jeune fille sourit. Au moins, elle pouvait être sûre qu'il essayerais de moins faire le con. Cependant, elle perdit son sourire quand son ami se décolla d'elle, prenant son visage entre ses mains alors qu'il se mordait la lèvre inférieure. Il n'allait pas encore l'embrasser, quand même? D'accord, ça n'avait pas été si déplaisant mais ça n'était absolument pas une raison! Elle l'aimait bien mais pas question qu'elle le laisse prendre trop de libertés.

"Dit... Est-ce que j'ai le droit de t'embrasser maintenant ?"

Esthézyl vira instantanément au rouge pivoine et, malgré que ses joues soient cachées par les mains de Esteban, elle était sûre qu'il pourrait le deviner rien qu'à la chaleur de sa peau.

"Euh.... Mais... Comme tout a l'heure alors, hein? Je ne veux pas savoir ce que c'est qu'un vrai baiser pour toi, hn?"

Fit-elle, un peu gênée alors qu'elle détournait légèrement les yeux.

Esteban sourit à la réponse de la jeune fille. Elle avait les joues brûlantes, elle avait surement dû viré au rouge pivoine. Cette couleur lui allait drolement bien,elle était encore plus jolie lorsqu'elle rougit. Il attendit patiement que son amie le regarde à nouveau pour lui murmurer.

"Ne t'inquiètes pas. J'ai beau être dragueur, je ne force pas les filles à faire ce dont elle n'ont pas envie."

Puis, lentement, il approcha son visage de celui d'Esthézyl et déposa un leger baiser sur ses lèvres. Le même que precedement. Elle ne voulait pas savoir maintenant ce qu'était un vrai baiser, alors elle ne saurait pas. Il l'embrasserait réelement uniquement lorsque la jeune fille se sentirait prete. Il ne voulait pas la forcer, pas le moins du monde. Même si il devait avouer que cela lui ferait plaisir d'échanger un vrai baiser avec Esthézyl. Cette jeune fille lui plaisait beaucoup. Peut etre même trop. Et cette attirance effrayait un peu Esteban.

Mais il ne le laissait pas paraitre et se redressa un peu pour qu'elle soit un peu mieux installée. Le francais jeta un coup d'oeil par la fenetre. Le soleil se couchait déjà, la journée était passée si vite. Il aimerait bien qu'Esthézyl reste avec lui pour la nuit. En tout bien tout honneur. Il ne lui ferait rien sans son consentement. Il baissa le regard vers Esthézyl, toujours allongée sur lui et murmura:

"Tu vois ? C'est pas si terrible que ça d'embrasser quelqu'un."

Pour lui, un baiser ne voulait pas dire grand chose. Si ce n'est qu'on est attiré par la personne. Mais peut etre que pour Esthézyl c'était different. Il n'en savait rien mais était determiné à le savoir.

Esthézyl, voyant que Esteban souriait, se demanda si c'était a cause de sa réponse ou de ses joues. Même elle, elle les sentait presque cuire alors lui, il devait l'avoir remarqué! Sinon, c'était qu'il était encore bien plus stupide qu'elle ne le pensait mais elle en doutait. Curieuse que rien ne se passe, elle le regarda a nouveau, et c'est ce qu'il semblait attendre pour lui murmurer quelques mots.

"Ne t'inquiètes pas. J'ai beau être dragueur, je ne force pas les filles à faire ce dont elle n'ont pas envie."

Un timide petit sourire s'afficha sur le visage de la jeune fille. Puis, lentement, son ami approcha son visage du sien pour finalement déposer un léger baiser sur ses lèvres, comme il l'avait fait un peu plus tôt. Mais elle avait l'impression que ça n'était pas pareil, sûrement parce qu'elle était d'accord et qu'il ne l'avait pas embrassée par surprise. Une petite pointe du culpabilité se fit sentir. Elle ne l'aimait pas alors pourquoi accepter qu'il l'embrasse? Certes, il n'était pas déplaisant mais tout de même.

Esthézyl décida d'arrêter de se tracasser avec ça alors que Esteban se redressait un peu. Comme ça, elle était mieux installée, tiens. Soudain, elle remarqua qu'il faisait un petit peu plus sombre. Jetant un oeil par la fenêtre, elle vit que le soleil se couchait. Déjà? Le temps passait drôlement vite quand elle était avec lui.

"Tu vois ? C'est pas si terrible que ça d'embrasser quelqu'un."

"Roh, ça va!"

Fit-elle, foudroyant gentiment son ami du regard. Pourquoi avait-il fallu qu'il fasse un commentaire là-dessus?

"Hum... Il commence a être tard, je pense que je vais te laisser te reposer..."

Esteban avait déjà refermé les yeux. Il était bien compagnie de la jeune fille malgrè que le temps défilait à une vitesse folle. Il était déjà presque l'heure d'aller se coucher. Le francais prit alors conscience qu'il venait de passer sa première journée au pensionnat à l'infirmerie. Et en très bonne compagnie aussi. Si être malade signifiait passer ses journées en compagnie d'Esthézyl alors Esteban aurait bien aimé être malade sept jours sur sept et vingt quatre heures sur vingt quatre. Tout le temps quoi.

"Hum... Il commence a être tard, je pense que je vais te laisser te reposer..."

Hein ? Il ouvrit des yeux gros comme des soucoupes. Hé... Non ! Il ne voulait pas qu'elle s'en aille. Pis d'abord, il était encore malade et si jamais il venait à s'évanouir au beau milieu de la nuit. Ou si il tombait de son lit et qu'il s'ouvrait le crâne. Ou... Ou tout simplement si il se reveillait et qu'elle lui manquait. Comment est-ce qu'il allait faire ? Penaud, gêné de se qu'il s'appretait à lui demander, le francais prit la main d'Esthézyl dans la sienne avant de murmurer:

"Tu.. Tu voudrais pas rester avec moi cette nuit ?"

Et voila. Il était encore sûr d'avoir fait une bourde et que la jeune fille allait le gifler en lui disant qu'il n'était qu'un infâme profiteur et qu'il essaierait de la toucher durant son sommeil avant de s'enfuir en courant. Et vu l'état dans lequel il était, Esteban n'aurait pas pu la rattraper sous peine d'être expedié à l'hôpital.

"Enfin... Je veux dire... Pas forcément dans le même lit. J'aimerais juste que tu sois dans la même pièce, c'est tout."

Peut etre que cette justification prouverait sa bonne foi. Il l'esperait. Il n'avait pas envie qu'elle s'en aille mais alors pas du tout.

Esthézyl observait Esteban qui avait refermé les yeux depuis un moment. Il était mignon comme ça, l'air détendu. Décidément, la journée était passée bien vite. Trop vite a son goût d'ailleurs. Elle appréciait la compagnie du jeune homme, d'accord mais tout de même! Elle avait passé sa journée a l'infirmerie et avait déjà pleuré deux fois en moins de deux heures. Si c'était comme ça tout les jours, elle ne le supporterais pas. Mais il n'avait pas été bien de toute la journée et elle ne s'était pas sentie capable de le laisser. Quand bien même il ne l'aurait pas rattrapée, elle serait revenue d'elle-même au bout d'un moment.

"Hum... Il commence a être tard, je pense que je vais te laisser te reposer..."

A sa grande surprise, le jeune homme ouvrit brusquement des yeux gros comme des soucoupes. Qu'est-ce qu'elle avait dit, encore? Il fallait bien qu'il dorme un peu sinon il n'irait pas mieux avait une semaine au moins! Et ça, elle ne le permettrait pas. Mais, curieusement, son ami semblait gêné, voire même penaud. Il prit sa main dans la sienne, un peu comme s'il avait peur qu'elle ne s'encoure puis lui murmura la seule chose a laquelle elle ne s'attendait pas.

"Tu.. Tu voudrais pas rester avec moi cette nuit ?"

"Ai-je bien entendu?"

Fit la jeune fille, fronçant les sourcils. Non seulement c'était un dragueur mais un pervers en plus?! Il voulait quoi? La violer dans son sommeil? Mais pas question!

"Enfin... Je veux dire... Pas forcément dans le même lit. J'aimerais juste que tu sois dans la même pièce, c'est tout."

Un long soupir de soulagement échappa a Esthézyl après cette justification. Et elle qui avait l'intention de le giffler! Elle lui sourit puis se leva pour aller chercher une chaise qu'elle posa a côté du lit pour s'y installer.

"D'accord, mais tu dors, hein?"

Evidemment, elle attendit que Esteban s'endorme avant de penser a en faire de même. Elle descendit de la chaise pour se mettre au sol, la tête posée sur la matelas et sa main tenant celle de son amie.

En voyant le froncement de sourcils de la jeune fille, Esteban ferma les yeux et se raidit, pret à se recevoir une deuxieme baffe. Mais non ! Aucune main ne s'abattit violement sur sa joue alors il ouvrit les yeux pour la regarder. Elle allait dire oui ? Elle allait vraiment dire oui ? Peut etre. Ou alors elle allait se contenter de s'excuser gentiment en promettant de revenir très tôt le lendemain matin.

"D'accord, mais tu dors, hein?"

Le francais sourit, hochant vigoureusement la tête de haut en bas. Bien sur qu'il dormirait si Esthézyl acceptait de rester avec lui. Il regarda la jeune fille se saisir d'une chaise pour se mettre assise à côté du lit, toujours en gardant sa main dans celle d'Esteban. Il n'eut pas le temps de lui dire bonne nuit qu'il dormait déjà.

Reveillé au milieu de la nuit par sa fièvre, le francais vit avec incrédulité que son infirmière dormait à même le sol, sa joue posée contre le matelas. Mais... Elle allait très mal dormir si elle restait comme ça. Tant pis si il se prenait une baffe, il ne pouvait pas la laisser comme ca.

Alors, il lacha doucement sa main et se pencha par dessus le lit. Il glissa un de ses bras sous les genoux d'Esthézyl tandis que l'autre alla se nicher dans son dos. Il la souleva délicatement pour ne pas la reveiller et l'allongea sur le lit. Après quoi il la recouvrit avec le drap. Lui se contenterait de la couverture pliée au bout du lit.

"Bonne nuit."

Murmura t-il avant de s'allonger à son tour, le plus loin possible de son infirmière toujours pour lui prouver sa bonne foi. Il se pelotona dans sa couverture et se tourna sur le ventre. Après avoir contemplé le visage serein de la belle Esthézyl durant quelques minutes, le jeune homme s'endormit à son tour.

Esthézyl fronça les sourcils. Avait-elle bien entendu? Mais quel pervers, celui-là, alors! Elle sentit le jeune homme se raidir alors qu'il fermait les yeux. Il s'attendait a quoi? A une baffe? PAS QUESTION! Elle ne lui ferait pas cet honneur! Non mais! Une baffe par jour, sauf dans des cas exceptionnels. Et ce sale petit pervers du dimanche ne méritait pas ça. Heureusement, il eut vite fait de la rassurer en lui assurant que ça serait bien si elle restait juste dans la même pièce. En fait, elle avait pensé a lui mettre une baffe... Mais ça signifiait aussi s'enfuir après pour ne pas culpabiliser trop et elle ne voulait surtout pas qu'il s'évanouisse encore une fois.

"D'accord, mais tu dors, hein?"

Fit la jeune fille, mal assurée. Cependant, Esteban hocha vigoureusement la tête de haut en bas. Bien. Avec quelques regrets, elle se leva pour aller chercher une chaise qu'elle posa a côté du lit pour s'y installer, sans lâcher la main de son ami. Celui-ci n'eut même pas le temps de dire bonne nuit qu'il dormait déjà. Bon signe! Au moins, ça voulait dire qu'il n'avait plus de fièvre.

Se sentant somnoler, Esthézyl descendit de sa chaise et s'assit par terre, posant sa tête contre le matelas. Elle n'était pas trop mal mise comme ça et elle ne risquait pas de tomber. Elle finit donc par s'endormir d'un sommeil paisible, quoiqu'un peu troublé au milieu de la nuit, allez savoir pourquoi!

Après, bizarrement, elle dormit encore mieux. Et, inconsciemment, elle alla se blottir contre le grand truc tout chaud a côté d'elle. C'était sa peluche ça, non? Bah, sans doute... Comme d'habitude, elle l'enlaça étroitement pour se rapprocher un peu plus encore.

Esthézyl sentit sa peluche bouger entre ses bras, alors elle resserra encore un peu son étreinte. Non non et non! Elle voulait dormir et sa peluche resterait là! Mais depuis quand ça bouge, une peluche? Il y avait un petit problème, là...

La jeune fille ouvrit tout d'abord un oeil, remarquant que ce n'était pas sa peluche. Bon, c'était quoi alors? Encore endormie, elle desserra un peu son étreinte et se recula, découvrant que c'était un jeune homme torse nu qu'elle avait tenu dans ses bras. Elle leva la tête pour découvrir... Esteban!

"SALE PETIT PERVERS!!! ESPECE DE PROFITEUR!!! T'AS PAS HONTE?"

Hurla-t-elle, reculant brusquement. Elle recula d'ailleurs trop et se retrouva par terre, a côté de la chaise qu'elle avait posée là hier. Esthézyl se redressa et épousseta ses vêtements avant de fixer son ami, furieuse.

"Qu'est-ce que j'avais dit?! T'étais censé dormir! Et pas me tirer dans ton lit!"

Esteban commencait vraiment, mais alors vraiment, a être gêné. Il ne savait pas quoi faire. Devait il la reveiller ? La laisser dormir ? Mais la chaleur émanant du corps d'Esthézyl prit le pas sur sa raison et il decida de ne pas la tirer des bras de Morphée.

"SALE PETIT PERVERS!!! ESPECE DE PROFITEUR!!! T'AS PAS HONTE?"

La, c'était sur, Esthézyl venait de se reveiller. Et en colère par dessus le marché. La voyant partir en arrière, Esteban tenta de la rattraper mais la main de la jeune fille glissa entre ses doigts et elle s'étala sur le carrelage. Le francais eut un rictus désolé. Désolé de l'avoir laisser tomber mais il n'avait pas à s'excuser quand au fait qu'elle était dans ses bras, il n'était pour rien. Il n'eut pas le temps de se justifier qu'Esthézyl en rajouta une couche.

"Qu'est-ce que j'avais dit?! T'étais censé dormir! Et pas me tirer dans ton lit!"

Ah non ! Trop, c'était trop ! Enervé, Esteban se leva si vite qu'il manqua de tomber lui aussi. Non mais oh ! Il était gentil mais n'aimait pas tellement se faire enguirlander pour rien. Ce n'était pas sa faute si Esthézyl l'avait pris pour sa peluche. Ill enfila son tee-shirt à la hâte avant de fixer la jeune fille.

"Hé oh ! Calme toi un peu tu veux. Je ne pouvais pas non plus te laisser dormir par terre. Je te signale que je n'ai pas essayé de te toucher pendant la nuit, c'est toi qui t'es collée à moi."

D'un naturel calme, le jeune homme ne s'enervait presque jamais. Mais bon, il lui criait dessus et c'était levé donc c'est qu'il allait mieux. Tout le monde est requinqué après une bonne nuit de sommeil.

"Sache que, j'ai beau être dragueur, je n'abuse pas des filles pendant leur sommeil. Tu m'as prit pour qui ?"

Incrédule, Esteban fixait Esthézyl dans les yeux. Il avait beau adorer cette jeune fille, la coupe était pleine. Il n'était pas un de ces vieux pervers qui matent les demoiselles à longueur de journée et cherchent à les violer pendant qu'elles dorment. Dragueur, oui. Violeur, non.

Esthézyl avait vaguement l'impression que quelque chose n'allait pas. Ouvrant un oeil, elle remarqua d'abord que ça n'était pas sa peluche qu'elle serrait contre elle. Elle lâcha donc le truc contre lequel elle était. Ensuite, le truc en question était un jeune homme torse-nu. Et ce jeune homme n'était autre que Esteban. Là, elle vit rouge et se recula brusquement.

"SALE PETIT PERVERS!!! ESPECE DE PROFITEUR!!! T'AS PAS HONTE?"

La jeune fille se sentit partir en arrière, ayant trop reculé. Son ami tenta de la rattraper mais ce fut sans succès puisque sa main glissa entre ses doigts et elle s'étala alors en beauté sur le carrelage. Ce fut a grand peine qu'elle réprima un grognement de rage. Elle se releva, les membres douloureux et épousseta ses vêtements. Elle vit bien qu'il voulait se justifier mais elle ne lui en laissa absolument pas le temps.

"Qu'est-ce que j'avais dit?! T'étais censé dormir! Et pas me tirer dans ton lit!"

Esteban se leva si vite qu'il manqua de tomber a son tour. Mais quel crétin celui-là, alors! Toujours était-il qu'il enfila son t-shirt a la hâte avant de la fixer.

"Hé oh ! Calme toi un peu tu veux. Je ne pouvais pas non plus te laisser dormir par terre. Je te signale que je n'ai pas essayé de te toucher pendant la nuit, c'est toi qui t'es collée à moi."

Esthézyl voulu répliquer mais resta là, ébahie, la bouche grande ouverte. Elle finit cependant par la refermer, toujours aussi incrédule.

"Sache que, j'ai beau être dragueur, je n'abuse pas des filles pendant leur sommeil. Tu m'as prit pour qui ?"

"J'étais très bien par terre. Si tu savais le nombre de nuits que j'ai passé a dormir comme ça, je n'en ai même plus mal!"

Esteban fixait toujours Esthézyl. Ils étaient séparés par le lit et tant mieux, sinon le jeune homme se serait encore prit un baffe. Et il commencait à en avoir marre de se faire giffler. Il en avait vraiment ras le bol des sautes d'humeur de la jeune fille.

"J'étais très bien par terre. Si tu savais le nombre de nuits que j'ai passé a dormir comme ça, je n'en ai même plus mal!"

Le francais ne repliqua même pas, se contentant de lever les yeux au ciel. Il avait cru bien faire en la remontant sur lit. Et il se faisait encore engueuler ! Mais franchement, il était vraiment trop con. Il avait voulu être gentil et il s'en prenait plein la figure. Ahlala, ces filles ! Jamais contentes.

"Tu aurais preferé dormir par terre ? Oh bah excuse moi d'avoir voulu que tu passes une bonne nuit."

Il regardait la jeune fille d'un air désolé. Il était plus absourdi de la manière dont elle le remerciait de lui avoir évité d'être ankylosée. Il soupira avant de se mettre assis sur le lit et d'enfiler ses chaussettes qui trainaient sur le carrelage à côté du lit.

"Et arrête de penser que tout les hommes sont des pervers, tu finiras toute seule si tu ne nous fait pas un tant soit peu confiance."

Ses mots avaient dépassés sa pensée mais il en avait marre qu'elle lui hurle dessus sans raison apparente. Esteban n'était pas vraiment un modèle à suivre puisqu'il trompait toutes ses petites amies. Mais quand même, cela ne faisait pas de lui un violeur ! Et cela lui faisait de la peine qu'Esthézyl pense ça de lui.

Esteban la fixait toujours et Esthézyl commençait a avoir sérieusement envie de sauter par-dessus ce lit qui les séparait, quitte a perdre son seul ami, ne serais-ce que pour pouvoir lui mettre une baffe. Certes, elle était bien consciente qu'elle avait des sautes d'humeur mais tout de même! Il était insupportable!

"J'étais très bien par terre. Si tu savais le nombre de nuits que j'ai passé a dormir comme ça, je n'en ai même plus mal!"

Quand le jeune homme leva les yeux au ciel, l'air exaspéré, la demoiselle ne put s'empêcher de le foudroyer du regard. Peut-être avait-il cru bien faire en la remontant sur le lit mais il aurait mieux fait de ne rien faire du tout!

"Tu aurais preferé dormir par terre ? Oh bah excuse moi d'avoir voulu que tu passes une bonne nuit."

Encore une fois, Esthézyl le foudroya du regard. Esteban la regardait d'un air... Désolé? Peu lui importait, il n'avait pas a essayer de la mettre dans son lit! Il soupira puis s'assit, enfilant ses chaussettes qu'il avait laisser traîner sur le carrelage a côté du lit.

"Et arrête de penser que tout les hommes sont des pervers, tu finiras toute seule si tu ne nous fait pas un tant soit peu confiance."

La jeune fille serra les poings. Il ne pouvait pas comprendre, ce petit dragueur! Furieuse, elle fit le tour du lit pour lui faire face, les larmes aux yeux.

"Parce que tu crois qu'après avoir failli être violée a trois reprises, je peux encore faire confiance aux hommes?!"

S'exclama Esthézyl, alors que les larmes commençaient a couler le long de ses joues.

Esteban était vraiment enervé. Il n'y avait pas d'autre mot. Le jeune homme s'enervait rarement mais alors là ! Esthézyl avait réelement dépassé les limites de ce que peuvent endurer les nerfs du français. Il ne supportait pas ses sautes d'humeur. Elle lui faisait des sourires et le baffait dans la minute suivante. Jamais il n'avait rencontré quelqu'un de si changeant.

Bien trop occupé à enfiler ses chaussettes, il ne vit même pas la jeune fille serrer les poings. Il faut dire qu'il n'avait même pas preté attention à ses regards noirs. Pff, vraiment ! Lui ? Un violeur ? Non mais et puis quoi encore ? Qu'on le considère comme un dragueur, un Don Juan ou une girouette okay. Mais un violeur, jamais de la vie ! Esthézyl fit le tour du lit et Esteban leva les yeux vers elle. Elle pleurait. Qu'est-ce qu'elle avait encore ?

"Parce que tu crois qu'après avoir failli être violée a trois reprises, je peux encore faire confiance aux hommes?!"

Le français resta interdit quelques secondes avant de se relever, le surplombant de toute sa hauteur. Il était bien trop enervé pour avoir pitié ou même être désolé de s'être emporté de la sorte. Même si il ne le disait pas, Esteban avait été profondément blessé qu'elle le considère comme un violeur. Et ça, il ne l'oublierait probablement jamais.

"Tu as un peu trop tendance à nous mettre tous dans le même panier."

Finit-il par lâcher d'un ton las. Il commençait à en avoir marre de se disputer avec elle d'autant plus qu'il l'aimait bien et que jamais il n'aurait osé lui faire du mal. Sans même essayer de la consoler, il était bien trop en colère, Esteban la contourna pour aller ranger ses affaires dans son sac. Accroupi, il lui tournait le dos. Elle prenait sa reflexion comme elle le voulait, ce n'était plus son problème. Mais il appréciait beaucoup Esthéyl et cela lui faisait mal qu'ils se disputent pour une chose aussi futile.

"Tu as un peu trop tendance à nous mettre tous dans le même panier."

Alors, ça, c'était le bouquet! Parce que Môssieur se permettait de prendre des airs de grand lassé, maintenant?! Et en plus, il lui tournait le dos?! Bien, c'était parfait!

"La prochaine fois, ne comptes plus sur moi pour jouer les infirmières dévouées!"

Et ce fut sur ces mots remplis d'une tristesse amère que Esthézyl quitta l'infirmerie, attrapant son sac au passage. Celui-là, elle ne voulait plus jamais le voir! D'ailleurs, elle ne voulait plus jamais parler a aucun garçon! Ils étaient tous les mêmes!

[--> la salle de musculation]